Les pédophiles sont parmi nous…

Publié le par OverBlog

pedophilie-linvention-dune-nouvelle-norme-L-1Le  02/05/2011 restera dans les annales de la justice marocaine comme une date-phare. Ce jour, la Cour d’appel à Kénitra a rendu le verdict sans précédent de 30 ans de réclusion criminelle contre un pédophile espagnol. Sous Des dehors de vieux sexagénaire, il abusait des enfants de ses voisins et connaissances, et poussait le cynisme jusqu’à les filmer dans postures érotiques. Plongée dans le monde glauque d’un monstre urbain.

 

Un jour de fin novembre 2010, Mohamed B., employé de société de 50 ans, est chez lui, dans son appartement au complexe Iskane Chaâbi à Hay Salam de Kénitra. Son téléphone sonne.  C’est Daniel,  son voisin dans le même immeuble, retraité espagnol d’origine irakienne, alors en villégiature de quelques jours en Espagne. Il lui a laissé les clés de son appartement pour arroser les plantes et y amener de temps en temps une femme de ménage si besoin est. Après les salamalecs, Daniel lui demande au téléphone d’aller ouvrir son appartement, de prendre deux clés USB et une cassette de caméscope dans un tiroir de sa table de chevet et de… - là Mohamed B. ne croit pas ses oreilles – de les détruire. Ahmed s’exécute et va ouvrir l’appartement de son voisin. Il ne connaît que dale à l’informatique, aussi quand il découvre la cassette miniature de caméra vidéo, avec deux bidules noirs, il suppose que ce sont les clés USB dont Daniel a parlé. Il ne les détruit pas, car il a une idée derrière la tête.  Ouvrier, surendetté par l’achat de son appartement et d’autres crédits à la consommation, avec quatre filles encore scolarisées, il préfère vendre les deux clés et profiter du prix de revente. Daniel n’en saura rien, puisqu’il lui dira qu’il les a détruits.

Le lendemain, une fois à l’usine où il travaille dans la banlieue de Kénitra, Mohamed propose donc à Fayçal, son collègue informaticien, d’acheter les deux clés USB. Celui-ci est intéressé par le prix dérisoire mais veut quand même vérifier d’abord. Il introduit la première clé sur son microordinateur et clique sur l’icône pour ouvrir. Aucune fichier ne s’ouvre et Fayçal en conclue qu’elle est bousillée. Il met la deuxième et l’explore. Six fichiers vidéo y sont mémorisés. Piqué de curiosité, il clique sur le premier … Les images qui commencent à défiler, les choquent au point qu’ils en ont le souffle coupé. De l’innocence souillée  par un monstre. Des séquences de pédopornographie d’autant plus insoutenables que les enfants ne dépassent pas les dix ans.

A la demande d’un Ahmed affolé, Jamal déroule devant ses yeux  les cinq fichiers non encore lus. Ce sont cinq fillettes, dont l’une n’a pas deux ans, mais pas de sa Ahlam dans le lot. Ahmed peut souffler. David, celui qu’il prenait pour un ami mais avéré un satyre, avait l’habitude de la recevoir chez lui, pendant de longues heures, pour des cours d’anglais.

Le loup dans la bergerie

Ahmed reconnaît  bien David dans l’un des clips, avec dans ses bras, deux fillettes pré-pubères en train de l’embrasser sur la bouche. Les signes qui ne trempent pas s’imbriquent dans la tête d’Ahmed et il peine à croire que lui et les voisin ont été si naïfs, si crédules, pour être trempés par l’étranger. David, depuis qu’il a emménagé dans leur immeuble en 2005, paraissait à leurs yeux comme un vieux monsieur qui coulait ses vieux jours au pays, et dont la solitude l’amenait à aimer les enfants. Il était toujours aux petits soins avec les petites filles des voisins à qui distribuait-il à profusion bonbons,  jouets et des vêtements amenés de ses voyages fréquents en Espagne. Quand vient la saison d’été, il embarquait plusieurs fillettes de l’immeuble à bord de sa Mercedes blanches et les emmenait  à la plage de Mehdia, et même qu’il poussait la générosité à acheter des maillots de bain pour les petites qui n’en ont pas, et il les baignait…et au retour au quartier, certaines  d’entre elles se douchaient chez lui, dans sa maison… Des fois, il leur achetait aussi des petites robes et les invitait à  les essayer sur le champ, chez lui… Dans son salon, est accrochée une aquarelle représentant deux enfants nus qui se bécotent... Ce que des voisins crédules croyaient être la gentillesse  d’un vieil étranger n’était  en réalité que de vulgaires approches d’un détraqué sexuel. Et puis surtout, David emploie de petites bonnes, qui passent les nuits chez lui… dont la petite Hasna, vue sur un clip.

Jamal, mû par son devoir citoyen, grave les fichiers sur un DVD et retourne les clés USB à Ahmed, lui conseillant de les garder par devers-lui jusqu’à ce que la police le convoque ou viennent les chercher ; ce qu’il fait. Dès que la dénonciation atterrit à la Police un jour plus tard avec des instructions en bonne et du forme du parquet général local, David est arrêté chez lui, le jour même de son retour d’Espagne. Une perquisition domiciliaire  se solde par la saisie de son microordinateur, son caméscope et ses téléphones portable. Rien d’illégal n’est trouvé dans ce matériel mais juste plein de photos de fillettes radieuses en train de jouer près de l’immeuble comme si le pédophile saisissait sur le vif les corps de ses fantasmes bestiaux. Des DVD pornographique et un godemiché, c’est tout ce que les enquêteurs trouvent à saisir chez lui. Ils passent tout de même à la salle de bain pour vérifier un point de détail important pour l’enquête : constater que le carrelage correspond bien à celui filmé dans les clips, avec les fillettes seules nues dans la baignoire, sans qu’il n’apparaisse.

Le calvaire des petites boniches

David passe aux aveux complets mais a-t-il le choix ?  Il ne peut faire autrement avec autant de preuves. Né à Bassora en Irak, il y a soixantaine d’années, il décroche dans son pays d’origine une licence en biologie maritime et passe son service militaire dans l’armée irakienne. Il émigre au début des années 1980 en Espagne où il s’inscrit à la faculté de Murcie pour effectuer des études de doctorat en écologie maritime. Lauréat, il postule au même établissement et devient enseignant universitaire. Deux mariages successifs avec une Espagnole et une Canadienne se terminent par deux divorces, deux enfants et une naturalisation espagnole. A la suite d’un accident de la circulation dont il réchappe, il fait valoir ses droits à la retraite en 2005 et vient s’établir à Kénitra, où il achète un appartement. Il choisit un quartier d’habit social, non sans arrière-pensée.

Quelques mois à peine après s’être installé, il remarque Samira, une petite boniche de 15 ans. Il la débauche de chez des voisins en faisant miroiter à ses parents, de pauvres villageois d’un douar de Sidi Yahya du Gharb, un salaire mensuel de 1500 dirhams. Elle commence  à travailler chez lui. Il ne tarde pas à l’aborder dès le premier jour, mais elle se refuse à lui, et pense, les jours qui suivent, ramener avec elle sa cadette Hasna, alors âgée de 13 ans pour l’intimider et calmer ses ardeurs. Elle est loin de penser qu’en agissant ainsi, elle ne fait qu’essayer d’éteindre le feu par de l’essence.

Une nuit de 2006, Daniel, ivre, tente de les violer les deux sœurs. Elles rameutent les voisins par leurs cris au secours. Une dame de bonne volonté les emmène au poste déposer plainte contre lui. La plainte est retirée contre une promesse de mariage avec l’aînée. Encore mineure et sous tutelle parentale, une demande est introduite par le père de Samira au tribunal de la famille pour la marier et il obtient une autorisation. Comme tous sont analphabètes, ils croient que c’est là un acte de mariage ! Or l’autorisation n’est qu’un document parmi d’autres dans le dossier de demande de mariage. Depuis, Samira et David vivent comme mari et femme, avec a sœur de la première Hasna.

Du douar, des proches parents des deux fillettes affluent chez eux à Kénitra. La tante Rabéa vient chaque fin de semaine faire le grand ménage, avec deux petites cousines Ilham et Aya, alors âgées de six et deux ans. Pour isoler ces dernières, David envoie tante Rabéa pour des commissions au marché et rentre avec les petites à la salle de bain. Là-étant, il filme ses sinistres œuvres avec le caméscope. Un autre jour, un cousin âgé de 13 ans vient aussi du douar pour visiter ses deux cousines et il est retenu par David pour passer la nuit chez eux. Il  lui sert de l’alcool à profusion et, le lendemain, le cousin découvre du sang sur son anus. Il s’en va, sans porter plainte, pour taire sa honte.

Un an après. David chasse sa prétendue femme Samira de la maison et elle part à Rabat travailler comme domestique chez des gens. Sa sœur Hasna reste. En 2009, de retour chez elle au douar, Samira qui constate son absence, apprend qu’elle est restée avec David. Après des années de silence, à vingt ans, devenue consciente, elle finit par dire la vérité à ses parents ; une vérité crue, difficile à entendre et pourtant : ils accourent à Kénitra interpeller Hasna sur les allégations de sa grande sœur. Elle dit que non, David, n’abuse pas d’elle. Pour les réconforter davantage, David consent à ses parents un acte adoulaire où il s’oblige à la prendre en charge. Il lui dresse un passeport et promet de la faire émigrer en Espagne.  Les parents rebroussent chemin, laissant leur fille au prédateur.

Des parents complices par omission

Hasna ment pour ne pas retourner au douar. Sur l’un des clips où elle apparaît, on voit que l’enregistrement date du début 2006. Elle n’a alors que 14 ans, mais son parrain lui a appris toutes les perversions, jusqu’à l’homosexualité avec des cousines. Sur une autre vidéo apparaissent une fille du voisinage : Hala. Orpheline de huit ans. Elle vit avec sa mère, employée et qui la laisse seule pour aller au travail. Un jour, la petite se plaint de douleurs quand elle fait pipi. Sa mère lui dit qu’elle ne doit plus marcher pieds nues ! Incapable de l’élever seule, elle prend la décision de l’envoyer vivre chez sa grand-mère à Rabat ; ce qui la sauvera de David qui l’a repérée et commencé à abuser d’elle.  

La police fait le tour des enfants ayant entré en contact du pédophile. 12 au total dont la plus jeune, Aya, est née en 2004, et apparaît abusée dans une vidéo datant de 2006, alors qu’elle n’a que deux ans. Elle ne peut même pas s’exprimer pour dire aux policiers ce que David lui a fait. Les autres enfants le peuvent et  disent ce qu’ils ont longtemps vécu et caché à leurs parents pour continuer à recevoir bonbons, jouets et vêtements d’Espagne. On les emmène à l’hôpital pour subir des examens. Dans la moitié des cas, ils s’avèrent garder encore des séquelles.

Verdict lourd de 30 ans, certes, mais si peu pour ce criminel sans humanité. 

Publié dans Pédophilie

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